La population équine française comprend de plus en plus de chevaux séniors.
Cette importante évolution démographique souligne l'intérêt de prendre en compte les besoins spécifiques de cette catégorie de chevaux.
Le bon entretien d'un cheval âgé passe par la surveillance des critères suivants:
L'apport nutritionnel le plus important est le fourrage.
Il doit être non poussiéreux, pour respecter l'appareil respiratoire fragile du cheval âgé et de bonne valeur nutritive.
Lorsque la dentition de votre cheval ne lui permet plus la préhension de l'herbe ou la mastication du foin sec, il est possible d'apporter les fibres sous forme de bouchons de foin déshydratés, en les réhydratant dans un volume d'eau adéquat.
La complémentation en granulés sera à adapter en fonction des besoins physiologiques de chaque cheval, à savoir :
selon son exercice, les contraintes météorologiques auxquelles il doit faire face ainsi que selon la présence d'une ou des maladie(s) sous jacente(s).
Les granulés pour chevaux séniors sont à privilégier car riches en acides aminés essentiels, particulièrement digestibles et appétant.
Il est parfois nécessaire de changer d'aliment lorsque le cheval le boude. Cette transition devra être la plus progressive possible pour ne pas perturber la flore digestive, qui est d'autant plus sensible que le cheval prend de l'âge.
L'apport de compléments minéraux et vitaminés ne doit pas être négligé et sera à adapter selon la quantité de granulés donnée.
Enfin, une complémentation en huile est conseillée pour le cheval sénior. Cet apport énergétique permet de soutenir le métabolisme, assurer des phanères en bonne santé et permet de corriger un score corporel trop faible sans pour autant être ulcérogène comme le sont les aliments à base d'amidon.
Les huiles à privilégier sont l'huile de lin, de colza ou de raisin. L'huile doit être mélangée à la ration au moment de sa distribution. La quantité est à adapter à chaque patient mais elle se voudra progressive pour que le tube digestif du cheval soit prêt à l'assimiler et que l'appétence de la ration ne soit pas diminuée.
Les affections de la peau, des sabots et des dents sont particulièrement fréquentes chez les chevaux âgés. En cause leur mode de vie, généralement au pré et sujets aux habitats plus humides que les chevaux en activité, ainsi que leur baisse d'immunité.
Les sabots doivent être surveillés et entretenus régulièrement pour éviter toute pourriture de fourchette, seimes et abcès de pied. Un parage régulier permet également de veiller aux aplombs et donc de contrôler les contraintes soumises aux articulations déjà fragilisées par l'âge.
Pour l'entretien de la peau, un pansage régulier est conseillé. Cela permet de surveiller la bonne santé du derme, l'absence de blessure, de croûte, de suintement ainsi que la bonne mue de votre équidé.
Le port d'une couverture est à adapter selon les conditions météorologiques, le statut physiologique et le mode de vie du cheval.
Un contrôle dentaire annuel est recommandé. Le cheval est une espèce dite hypsodonte. Ceci signifie que ses dents présentent une éruption continue tout au long de sa vie mais la pousse est fortement ralentie voir inexistante en vieillissant. Il n'est donc pas nécessaire d'effectuer des soins dentaires tous les ans, mais de contrôler l'absence d'anomalie.
Privilégier de grands espaces pour favoriser l'activité spontanée de votre cheval et donc limiter sa fonte musculaire. Les déplacements continues mais modérés sont également favorables pour les chevaux sujets à de l'arthrose.
Pour l'abri un endroit plat, sec, contenant un matelas de litière confortable, de l'eau salubre et le fourrage sera idéal.
Il est important d'éviter toute compétition alimentaire au sein du troupeau où se trouvent un ou plusieurs chevaux âgés.
Les rappels vaccinaux sont à adapter selon le risque infectieux de l'élevage. Le schéma vaccinal classique recommande une vaccination antitétanique tous les deux à trois ans (selon la marque utilisée) et de répéter les injections contre la grippe et la rhinopneumonie tous les six mois si la pression infectieuse est modérée à importante ou annuellement si le risque est considéré comme faible.
Pour tous ces différents points et afin d’adapter au mieux votre gestion des besoins de votre cheval sénior, n'hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire.
Cet article a été écrit en collaboration avec notre partenaire et vétérinaire Léa Huot.