Cana’Santé S1E2 – La maladie de Cushing

Par L'équipe CANASSON&CO
Publié le 22/02/2023 15:30

La maladie de Cushing, autrement nommée la PPID pour Pituitary Pars Intermedia Dysfunction, est une maladie endocrinienne qui concerne principalement la population des chevaux séniors.

Les symptômes peuvent prendre plusieurs formes, jusqu'à en être fatals.

Cette maladie donne fréquemment un aspect de "vieux cheval" à notre compagnon équin âgé.

Sa détection, et donc sa prise en charge, peuvent être tardive par méconnaissance des propriétaires d'équidés, d'où l'intérêt d'une discussion à ce sujet.

Causes de la maladie

 Il s'agit d'un dérèglement d'une glande située en arrière du crâne : le lobe intermédiaire de la neurohypophyse.

Ce dysfonctionnement est responsable d'une diminution de l'effet de la dopamine (produite par l'hypothalamus) sur l'hypophyse

Cela entraine une production excessive d'ACTH, hormone qui, elle-même, stimule les glandes surrénales et entraine la production d'hormones stéroïdiennes (dont le cortisol), en quantité anormalement élevée.

 Figure 1 Schéma illustrant la cascade hormonale chez un cheval sain

  Figure 2 Schéma illustrant la cascade hormonale chez un cheval atteint de la maladie de Cushing (absence de rétrocontrôle de la dopamine sur l’hypophyse)

Symptômes

Un cheval atteint de la maladie de Cushing peut présenter un ou plusieurs des symptômes suivants :

- Hypertrichose : ou hirsutisme, les poils deviennent longs et frisés, moins soyeux qu'auparavant. La mue peut être retardée ou ne pas se faire correctement comparé aux années précédentes.

- PUPD : soit PolyUro PolyDipsie; ce terme signifie une prise de boisson augmentée, accompagnée d'une émission d'urines plus importante.

Concrètement cela se traduit par un box plus souillé pour les chevaux vivant en box et/ou un bac à eau à remplir plus fréquemment selon le mode de vie du cheval.

- Fourbure : un cheval atteint de la maladie de Cushing présente un risque supérieur à la pododermatite aseptique.

Ces précédents signes cliniques ne sont pas les plus précoces de la maladie de cushing mais les plus facilement identifiables par le propriétaire.

D’autres symptômes peuvent également apparaitre:

- Amaigrissement / Fonte musculaire : consécutivement au dérèglement hormonal, les graisses se distribuent autrement. Le cheval malade peut présenter des côtes apparentes, un abdomen pendulaire ainsi qu'une fonte musculaire généralisée.

- Baisse d'immunité : le cheval peut par exemple être plus sujet qu'auparavant aux infections types abcès de pied ou infection dentaire.

- Essoufflement / Fatigabilité à l'effort : certains propriétaires peuvent tout d’abord remarquer une baisse de performance de leur cheval, ce qui motivera une consultation; au cours de laquelle le vétérinaire évoquera une recherche diagnostique.

     

Diagnostic

Contrairement à de nombreuses autres maladies liées aux hormones, la maladie de Cushing est, pour la plupart des patients, facile à diagnostiquer grâce à une analyse sanguine simple.

Cette analyse peut être effectuée à tout moment de la journée et de l'année (les résultats seront à interpréter en fonction de la saison d'analyse) et ne nécessite pas de stimulation hormonale au préalable ni de mise à jeun du cheval.

Votre vétérinaire recherchera le taux en ACTH plasmatique, hormone secrétée physiologiquement, en valeur plus élevée, de fin juillet à début décembre.

Si cet examen reste non concluant ou douteux, une confirmation peut être faite par un test de freinage à la dexaméthasone.

Traitement

Si la maladie de Cushing est avérée, le traitement de référence est à base de Pergolide, une molécule dopaminergique  qui permet une diminution des symptômes en substituant l'hypophyse.

 Il n'existe à ce jour qu'un seul médicament possédant une autorisation de mise sur le marché  en France pour le traitement de la maladie de Cushing chez le cheval : Prascend(R).

 Ce traitement se présente sous la forme d'un comprimé à administrer par voie orale quotidiennement. Le traitement devra être poursuivi à vie. 

 La quantité de médicaments à administrer sera établie par votre vétérinaire selon le poids de votre cheval.

 La bonne réponse au traitement sera contrôlée par analyse sanguine 6 à 8 semaines après le début de la prise en charge thérapeutique.  

 Cela permettra d'ajuster au mieux la dose administrée afin de minimiser les éventuels effets indésirables du traitement et de minimiser les coûts du traitement.

Durant le traitement, le propriétaire doit être attentif :

  • Aux selles,
  • A l'appétit
  • A l'état général de son cheval.
  • Des effets indésirables tels que diarrhée, anorexie, baisse de forme sont décrits et nécessitent un arrêt transitoire du traitement.

 La marche à suivre reste à discuter avec votre vétérinaire. 

Des alternatives ou traitements complémentaires à base de plantes sont également disponibles. Vous trouverez ainsi en libre accès (non soumis à prescription vétérinaire) différents traitements à base de phytothérapie, dont l'efficacité est dépendante de chaque cheval.

Mesures préventives

De manière préventive, il est impossible d'impacter le risque d'apparition de ce dérèglement hormonal.

Il est surtout nécessaire d'y être sensibilisé afin de pouvoir le détecter et le prendre en charge le plus précocement possible.

Cependant, en cas de doute avant l'établissement d'un diagnostic de certitude ainsi qu'après le diagnostic, un maintien du cheval en bonne santé reste fortement conseillé.

Un bon entretien, comprenant des pieds sains, des soins dentaires effectués annuellement (ou à minima contrôlés) ainsi qu'un pansage fréquent, permet de limiter l'impact d'une baisse d'immunité due à cette maladie. Il est également important de soutenir l'immunité de son cheval par des cures de compléments vitaminés, mais surtout par une vaccination et vermifugation correctes.

Un petit mot sur notre partenaire Léa HUOT, vétérinaire équin

Cet article, écrit en collaboration avec Léa Huot, est le premier d'une série dédiée aux pathologies courantes chez le cheval. 

Diplômée de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon, Léa obtient le titre de Docteur Vétérinaire en 2017.

Elle effectue son travail de thèse sur la problématique suivante:  « Les troubles de la démarche relevant d'affections autres que osteo articulaires chez le cheval. »

Aujourd’hui, Léa exerce son métier de vétérinaire équin à la Tierklinik Partners.

Cette clinique, à prédominance équine, est basée à Wehr, dans le Baden Württemberg, en Allemagne.  

Spécialisée en médecine du sport et en orthopédie, Léa est également membre de l’ISELP (The International Society of Equine Locomotor Pathology)

Enfin, si vous êtes cavalier de compétition internationale, vous aurez peut-être l’occasion de présenter votre cheval sous les yeux avisés de Léa, également Vétérinaire FEI.

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